2010/06/04

Video & Interview:Usher Interviewed by Yahoo France







Source Yahoo France

Vous pouvez lire l'intégralité de l'interview en français après "Read More"



Propos recueillis par Lajoinie Adeline





































































Sur Monstar, le 1er titre de Raymond vs Raymond, une voix énumère des adjectifs vous qualifiant puis dit : « You are not we say you are ». Alors, qui êtes-vous ?
Je suis tout ça en même temps. Si vous écoutez le reste de la chanson, ça parle fondamentalement du fait d’être dans une sorte de cauchemar, le pire rêve au monde mais de ressentir un grand plaisir en même temps. C’est un peu un superbe désordre intérieur. Et la vie, ça peut être ça. C’est ce dont traite cette chanson. Je pense que l’état dans lequel j’étais en créant cette chanson, en tant qu’auteur – un état dont je suis très heureux, est connectée à ma musique. Parce que tout est question de performance, d’excitation. Souvent, je dis que les attentes des gens sont basées sur ce qu’ils voient en premier. Mais il y a une autre facette. Plus noire.
Vous avez parfois l’impression d’être un peu schizophrène ?
Non, pas du tout ! C’est vrai que, d’un côté, il y en a forcément un peu dans un titre comme Raymond vs Raymond. Mais si je pense que nous jouons tous avec un équilibre incertain des émotions que nous utilisons, que nous ressentons, auxquelles nous sommes exposés, cela ne fait pas de nous pour autant des schizophrènes. Ca fait de nous des humains. Tous ses ajustements que l’on doit opérer, c’est ça la vie ! Il y a de la vérité, de la vulnérabilité, de la sexualité, de l’égarement, de l’amour, de la joie, du chagrin. Mais ce sont toutes ces choses qui incarnent les expériences culturelles de la vie.
Le titre de l’album est en référence, pour partie, à votre divorce. Dans quel état d’esprit étiez-vous quand vous l’avez conçu ?
Evidemment, il y avait un conflit entre l’artiste que je suis et l’individu vers lequel j’essaie de tendre, qui m’est familier, qui a été montré dans les médias et qui est en rapport avec ma façon de vivre ma vie, les décisions que j’ai prises. Il y a deux, non quatre ans, j’ai choisi pour la première fois d’être plus ouvert sur mes idées sur la vie. Partageant plus mes expériences, ma créativité. Je me suis ouvert. L’album avant celui-là, Here I Stand, a été comme un exutoire. Il y avait beaucoup d’âme et d’expériences émotionnelles tirées de ma vie privée, du fait que j’étais marié, que j’ai eu un enfant, que j’ai vécu tous ces moments incroyables. Mais ça a été mal interprété parce que je pense que ce que les gens attendaient, c’était juste mon côté artiste ! Alors, sur Raymond vs Raymond, cette fois, j’ai mis les deux. Parce que je ne peux pas être juste l’un des deux, je ne peux qu’être les deux à la fois. C’est le gage de mon équilibre dans la vie, d’être capable de passer de l’un à l’autre.
Au niveau musical, on peut également sentir la différence. Vous vous éloignez petit à petit de votre côté hitbanger en série…
C’est vrai. Cet album a été une véritable expérience émotionnelle. Comme je le disais, il y a deux albums de ça, j’avais choisi d’être plus ouvert sur les épreuves que nous, en tant qu’hommes, nous surmontons à l’intérieur. Et cet album, je pense qu’il est plus personnel que les autres ne l’ont jamais été. Parce qu’il est né de toutes ces choses personnelles que j’ai vécu ces derniers temps, que j’ai ressenti. Mais les gens sont très critiques quand ils n’ont pas ce qu’ils attendent. Ils attendent des erreurs, des imperfections. Et ils peuvent s’agripper à toi jusqu’à ce qu’ils trouvent ce qu’ils voulaient. Il y a des gens qui vont jusqu’à me demander comment il est possible d’être passé aussi vite d’un artiste jeune à un artiste adulte. Mais, en vérité, la transition a été très douce. Et maintenant, l’histoire change. Je suis un individu différent qui parle à des gens différents aussi. Des gens qui ont vécu cette gamme d’émotions mais qui vont aussi danser en boite, qui sont aussi contrasté que moi. Qui ont aussi en eux cette bataille, à l’intérieur, entre honnêteté et vulnérabilité. Les hommes se protègent en n’affichant pas forcément leurs sentiments. La chose la plus simple du monde est de s’ouvrir aux autres. Mais ce n’est pas toujours facile d’en être capable, comme je l’ai fait sur cet album, d’être honnête sur ses sentiments.
Concrètement, où est la différence, pour cet album, dans ton travail avec les auteurs et les producteurs ?
Je voulais partager le plus possible. Les gens me parlent toujours de la pression qui pèse sur moi. Mais non, la pression, elle est sur eux ! A la fin de la journée, si les choses n’ont pas marché pour eux, il n’y a pas d’album. Mais ça n’a pas été le cas pour moi parce que les gens que j’ai choisi pour travailler sur ce projet, j’avais une relation toute personnelle avec eux. J’avais déjà travaillé avec eux dans le passé. Il n’y en avait que peu de nouveaux. Mais, en fin compte, je les ai autorisés à ressentir cette pression. Je voulais faire quelque chose qui influe sur ma musique, qui serait un standard du moment. Et, je l’espère, nous avons reflété quelques unes de ces choses qui arrivent dans la vie de tous les jours. Beaucoup de drames, que j’ai vécus moi-même, comme l’infidélité. J’ai essayé de créer des chansons uniquement basés sur ce que j’avais vécu, ressenti, expérimenté, sur ce que j’étais. Et finalement, c’est devenu un mélange éclectique entre les différents producteurs avec lesquels j’ai travaillé. A la fin, on s’est enfermés en studio. Non seulement pour faire bouger la musique dans une direction positive, mais aussi pour me permettre d’écrire un nouveau chapitre de la grande histoire de cet héritage que je construis dans le temps. En dix ans, quand je regarde mes chansons, en arrière, mon catalogue et mes tournées, je me rends compte qu’il y a aussi une histoire incroyable que tu peux voir très clairement.
Vous semblez toujours plus à l’aise, sur cet album, sur les chansons up-tempo. Pourquoi ?
J’ai toujours été à l’aise. Mais maintenant, j’écris des chansons sur ce qui m’arrive à moi, dans ma propre vie. J’ai été un mec célibataire puis un homme marié et un père de famille, qui a acquis un autre sens de l’intégrité et des responsabilités. Et maintenant, je suis redevenu un célibataire. Mais instruit par mes expériences passées. Quand les gens disent que j’ai l’air plus à l’aise sur les titres up-tempo, c’est vrai, comme toujours, je suis un entertainer, un danseur, un performeur. Ca ne m’a jamais quitté ! Mais en tant qu’artiste, tu peux être lié à tes émotions personnelles, à ta vie qui change. Sur l’album précédent, c’est ce que j’ai fait. C’est ce que je suis maintenant. Et ça va continuer à progresser dans le temps. Nous, les artistes, notre devoir artistique est d’être aussi ouverts et clairs que possible. De se baser sur ce qu’on ressent, en espérant que les gens vont aimer. Et ça marche !
Comme toujours, quelques feats hip-hop, T.I., Ludacris. Ca vous apporte quoi ?
Quelque chose comme une performance du moment présent. Je pense que les rappeurs ont cette capacité à utiliser beaucoup plus de mots dans leurs chansons. Ils utilisent plus d’un millier de mots, ce que nous ne faisons pas, nous les vocalistes. Parce que notre mode d’expression est plus mélodique. Et, avec le rap, je pense que ça devient plus une dictée sur les modes de vie, avec plus de sens, de l’énergie. Jusqu’ici, les artistes R&B et pop n’ont pas été capables de mettre autant d’honnêteté et de sentiments dans leur musique. Même si R&B et pop grandissent, deviennent plus matures, il y a quelque chose de vrai autour de l’amour, de la passion dans le R&B, la pop parle de grand sentiments et d’expériences de vie mais le hip-hop ça touche plus au mode de vie, à l’attitude, à l’énergie. Etre capable de mettre des rappeurs dans ses chansons, c’est comme une cerise sur le gâteau. Surtout avec les histoires globales que j’écris. Ca en fait des chansons tout à fait complètes.
Sur cet album, quelle est la chanson dont vous vous sentez le plus proche. Je sais, c’st dut de choisir…
Tu as raison, c’est très difficile pour moi de choisir une chanson plutôt qu’une autre. Parce qu’elles sont toutes mes bébés. Elles sont intimement liées à moi. Mais il y a des chansons comme Okay qui n’est pas forcément un single mais qui contient un sentiment très particulier, une énergie. Aux Etats-Unis, on utilise le terme « swagger ». Pour moi, c’est l’essence de ce que je suis vraiment qui est dans une chanson comme ça. Un titre comme Monstar, c’est une conversation intime, un débat qui se met en place à l’intérieur de moi-même. Il y a des chansons qui sont des provocations mentales. J’ai essayé de plaire avec ce mélange de publics à qui j’ai plu tut au long des années. Chaque chanson est ma préférée pour un public en particulier. Pour les gens qui connaissent Usher pour – oh, je parle de moi à la 3ème personne, mais ne croyez pas que je suis devenu fou… Donc pour les gens qui ont aimé le Usher qui est à la fois très ouvert, vulnérable et honnête, vous allez aimez des chansons comme Foolin’ Around. Comme l’était Burn, Confessions. C’est cette partie de mon cerveau. Comme quand tu écoutes une chanson comme Mars vs Venus, c’est du R&B classique, ça fout une claque. Mais une chanson comme Oh My Gosh, c’est un titre fait pour faire la fête, le meilleur titre à écouter en soirée. Comme il n’était pas facile pour moi d’identifier quel titre était fait pour qui, j’ai essayé à chaque fois de créer le meilleur titre pour tel ou tel type de public. Pour ça parle directement aux gens.
En parlant du titre OMG, vous êtes comment en soirée ?
Comment je suis en soirée ? Vous seriez choquée ! Je suis assez calme. Quand je vais à une soirée, ça dépend d’avec qui je suis. Et ça dépend aussi de la ville où je suis. Si je suis dans un club et que je suis obligé d’être là, je me détends, relax et je profite du paysage. Mais, bien sûr, les soirées plus personnelles, plus privées, c’est autre chose. Quand je suis avec mes enfants, par exemple, je suis sur la piste, la musique est forte, on chante, on danse, on fait des acrobaties, on fait des percus sur le sol. Ca dépend vraiment de là où je suis.
On parlait de vos différentes facettes. Il y a aussi celle du producteur à succès, notamment de Justin Bieber. Ca vous a appris quoi ?
Ce que j’ai appris ? C’est qu’il y a plus en Usher qu’un simple artiste. Ca m’a donné l’occasion de montrer mes autres facettes en tant qu’artiste aussi, en matière de contribution que je pouvais apporter à la musique en général, pas seulement à la mienne. Ce qui m’a permis de montrer à Justin comment articuler ses différentes visions de la musique, de lui montrer de quoi il était question en réalité, de lui expliquer que si les fans savent qui il est vraiment, ils auront une vraie admiration pour lui. Mais ce qui a fait que j’ai eu envie de faire partie de sa carrière, c’est son talent. A force, les gens vont l’aimer pour tout un tas de raisons, notamment pour son expérience personnelle de la vie. Ce que je peux d’autant mieux comprendre que je l’ai vécu moi-même ! Il a fallu que j’expérimente ma vie à plusieurs niveaux avant de pouvoir devenir son mentor et lui expliquer l’avantage de faire ses propres expériences. De faire ses propres erreurs, d’avoir pris les mauvais chemins, de savoir quel genre d’individu il veut devenir. Mais, pour moi, être découvreur, mentor, producteur, c’est juste une autre partie de mon travail d’artiste. Et j’adore ça !
Une autre de vos facettes est celle d’acteur. Des projets dans ce sens ?
Bien sûr ! Plus j’avance et plus je m’offre la liberté d’aller plus loin, de laisser parler l’autre Usher qui est en moi. Il devient nécessaire pour moi de m’exprimer artistiquement à travers la musique, l’art, la comédie. Vous allez devoir être patients parce que je ne me précipite pas. Mais je veux définitivement continuer de construire un héritage qui ne tourne pas seulement autour de la musique et des concerts mais aussi autour du développement personnel, installer un nouveau standard basé sur la musique qu’on attend, pas seulement de la mienne, celle des autres artistes aussi. Mettre en place un standard sur ce qui est approprié et pas approprié pour le public. C’est de ça dont il est question quand on parle d’expression artistique. Je veux être une lumière, qui permette aux gens e sentir qu’il n’y a pas de limite. Et si tu comprends ça et que tu utilises tes propres outils, tu pourras aller loin ! Tu pourras faire beaucoup de choses. J’aime ce que je fais. Et si tu es patient et curieux, tu te rendras vite compte qu’il y abien plus en moi que ce qu’on voit.

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